Quelles stratégies pour le développement de semences de qualité en Afrique de l’Ouest et du Centre ?

CFA

La semence joue un rôle important et stratégique dans le développement de l’agriculture notamment dans l’amélioration de la productivité. Dans les pays de l’Afrique subsaharienne, la croissance agricole des cultures vivrières est entravée en partie par l’indisponibilité de semences de qualité à l’échelle des communautés villageoises.

Pourtant au cours des dernières décennies, les états ont multiplié les initiatives pour mettre en place des dispositifs semenciers capables de prendre en charge les besoins des producteurs. Mais ces initiatives se sont soldées par des résultats faibles.

Il importe à cet effet de rappeler que l’évolution du secteur semencier est étroitement liée à celle de la recherche et de la vulgarisation. Elle s’est déroulée en trois étapes majeures marquées par :

  • la mainmise de l’état sur la filière semencière depuis la production jusqu’à la commercialisation et la distribution (premières années d’indépendance) ;
  • la libéralisation / privatisation du secteur (années 1980 – 90) et
  • la responsabilisation des producteurs et de leurs organisations paysannes (années 1990 à nos jours).Cependant, cette évolution ne s’est pas accompagnée d’une amélioration du taux moyen d’utilisation des semences améliorées qui n’a jamais dépassé les 10% pour les cultures vivrières. L’essentiel des besoins en semences des pays a toujours été couvert par les systèmes traditionnels. La particularité de l’agriculture africaine dominée par les systèmes de production pluviaux, une forte diversité de variétés ainsi que la prépondérance du caractère socio-culturel de la semence sur les aspects lucratifs semblent dans certains cas créer un frein au développement de l’industrie semencière.

    Chambers et Röling (1999) citent que l’agriculture africaine est assez complexe parce que reposant sur une gestion raisonnée des processus naturels à travers les rotations, la culture associée1, la valorisation des caractéristiques biologiques des variétés, la lutte biologique, etc. Elle est essentiellement marquée par la diversification et l’association des cultures et nécessite par conséquent, une combinaison de diversités écologiques et économiques.

    Cette agriculture est approvisionnée en semences par des systèmes traditionnels qui du reste sont très dynamiques. Ils sont appelés systèmes informels mais au vu de leur rôle dans la gestion des semences, ils mériteraient d’être pris en compte dans toute politique semencière en Afrique subsaharienne.

    Le présent article met en exergue l’importance du secteur semencier dans le développement de l’agriculture des pays. Il fait également ressortir les limites du système semencier conventionnel dans l’agriculture traditionnelle et montre comment, grâce à la semence de qualité, on peut améliorer la productivité et la compétitivité de l’agriculture africaine. Il propose par ailleurs une intégration du savoir-faire paysan dans les schémas semenciers.

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La semence joue un rôle important et stratégique dans le développement de l’agriculture notamment dans l’amélioration de la productivité. Dans les pays de l’Afrique subsaharienne, la croissance agricole des cultures vivrières est entravée en partie par l’indisponibilité de semences de qualité à l’échelle des communautés villageoises.

Pourtant au cours des dernières décennies, les états ont multiplié les initiatives pour mettre en place des dispositifs semenciers capables de prendre en charge les besoins des producteurs. Mais ces initiatives se sont soldées par des résultats faibles.

Il importe à cet effet de rappeler que l’évolution du secteur semencier est étroitement liée à celle de la recherche et de la vulgarisation. Elle s’est déroulée en trois étapes majeures marquées par :

  • la mainmise de l’état sur la filière semencière depuis la production jusqu’à la commercialisation et la distribution (premières années d’indépendance) ;
  • la libéralisation / privatisation du secteur (années 1980 – 90) et
  • la responsabilisation des producteurs et de leurs organisations paysannes (années 1990 à nos jours).Cependant, cette évolution ne s’est pas accompagnée d’une amélioration du taux moyen d’utilisation des semences améliorées qui n’a jamais dépassé les 10% pour les cultures vivrières. L’essentiel des besoins en semences des pays a toujours été couvert par les systèmes traditionnels. La particularité de l’agriculture africaine dominée par les systèmes de production pluviaux, une forte diversité de variétés ainsi que la prépondérance du caractère socio-culturel de la semence sur les aspects lucratifs semblent dans certains cas créer un frein au développement de l’industrie semencière.

    Chambers et Röling (1999) citent que l’agriculture africaine est assez complexe parce que reposant sur une gestion raisonnée des processus naturels à travers les rotations, la culture associée1, la valorisation des caractéristiques biologiques des variétés, la lutte biologique, etc. Elle est essentiellement marquée par la diversification et l’association des cultures et nécessite par conséquent, une combinaison de diversités écologiques et économiques.

    Cette agriculture est approvisionnée en semences par des systèmes traditionnels qui du reste sont très dynamiques. Ils sont appelés systèmes informels mais au vu de leur rôle dans la gestion des semences, ils mériteraient d’être pris en compte dans toute politique semencière en Afrique subsaharienne.

    Le présent article met en exergue l’importance du secteur semencier dans le développement de l’agriculture des pays. Il fait également ressortir les limites du système semencier conventionnel dans l’agriculture traditionnelle et montre comment, grâce à la semence de qualité, on peut améliorer la productivité et la compétitivité de l’agriculture africaine. Il propose par ailleurs une intégration du savoir-faire paysan dans les schémas semenciers.